Le Raïs est parti, mais les touristes aussi .......
Le 11 février 2011, après 18 jours de révolte du peuple,
le président Hosni Moubarak démissionne et laisse le pouvoir
au ministre de la défense et commandant en chef des forces armées égyptiennes.
Mohamed Hussein Tantawi devient chef du conseil militaire suprême.
C'est la joie place Tahrir et dans toute l'Egypte, mais les égyptiens restent dans l'expectative.
- Toujours pas de levée de l'état d'urgence
- pas de dissolution du gouvernement
- aucunes de leurs revendications qui devaient aboutir après le départ du Raïs n'arrivent
Et pendant ce temps -là ..................................................
Impact sur le tourisme
La création d’un comité pour gérer les sérieuses perturbations dont souffre le secteur actuellement est devenue une nécessité pour atténuer leur impact. - Plus d’un million de touristes ont quitté l’Egypte à ce jour, plus de 80 % de réservations ont été annulées, 200 milliards de dollars d’investissements touristiques en péril et plus de 2 millions de personnes travaillant dans le secteur du tourisme risquent de perdre leur emploi à la suite des manifestations dans le pays depuis le 25 janvier.
Des indications graves qui ont poussé le ministère du Tourisme à créer un comité pour la gestion de la crise actuelle puisque les pertes financières s’élèvent à plus d’un milliard de dollars selon les déclarations du vice-président Omar Soliman. « Le rôle de ce comité est d’évaluer la situation et le taux de baisse du nombre de touristes en Egypte. Il prendra de même quelques mesures qui ont pour objectif d’atténuer les pertes sur le plan financier et concernant le nombre des touristes qui fuient l’Egypte pour pouvoir sortir de cette impasse le plus vite possible », explique Hicham Zaazoue, assistant du ministre du Tourisme. Une cellule d’opérations avec un numéro de téléphone d’urgence, 19654, fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour recevoir les plaintes concernant la sécurité des touristes ainsi que celle des établissements touristiques, pour la coordination avec les autorités ou les ambassades et pour résoudre leurs problèmes. « Une autre cellule d’opérations a été créée dans les différents aéroports pour faciliter les procédures de leur départ, vu le nombre de touristes voulant rentrer chez eux, ce qui a causé des encombrements dans les aéroports. En fait, assurer la sécurité des touristes restés en Egypte est notre première priorité à l’heure actuelle », assure Zaazoue.
« Reprendre nos efforts de promotion »
D’autre part, l’Organisme de la promotion touristique (ETA) est en contact direct avec ses bureaux de promotion répandus dans le monde entier. « On doit être au courant de l’évolution de l’impact de la situation actuelle sur les différents marchés du tourisme égyptien et les différentes réactions de ces marchés, afin de pouvoir réagir selon les caractéristiques et les tendances de chaque marché », assure Amr Al-Ezabi, président de l’ETA. Il ajoute que l’organisme a gelé provisoirement les campagnes de publicité pour l’Egypte comme destination touristique sur différents marchés pour le moment, tout en restant en contact direct avec les partenaires internationaux comme les différentes fédérations du tourisme et de voyage, les voyagistes et les méga tours-opérateurs internationaux. « Ces contacts nous permettront de reprendre nos efforts de promotion pour l’Egypte une fois cette situation terminée. En outre, un plan a été mis en place pour reprendre le mouvement touristique vers l’Egypte une fois que ces événements dramatiques prendront fin », reprend Al-Ezabi.
Les traits préalables de ce plan consistent à participer aux plus grandes Bourses touristiques internationales, vu qu’elles se tiennent au mois de février et de mars comme le BIT (Bourse Internationale du Tourisme), qui aura lieu le 18 février à Milan en Italie, et le ITB du mois de mars à Berlin. « Il y aura plus de 9 expositions et Bourses qui auront lieu d’ici la fin du mois de mars. On doit assister à toutes ces foires touristiques, officiellement représentées par le ministère du Tourisme et l’ETA, avec le secteur privé », indique Khaled Al-Manaoui, président de la Chambre des agences de voyages. Il ajoute que cette dernière est prête à aider financièrement toutes les agences voulant participer à ces foires et qui ne possèdent pas les moyens à cause des déficits engendrés par la situation.
Selon lui, l’objectif de cette participation n’est pas la promotion du tourisme, mais il est de marquer la présence de l’Egypte et ne pas perdre de terrain. « L’Egypte a connu beaucoup de crises dans ce secteur, dont la plus forte était celle qui a eu lieu après la vague des attentats terroristes qui ont secoué le pays pendant les années 1990. Le plus grave était celui de Louqsor en 1997 qui visait directement les touristes. Ces crises ont rendu ce secteur plus fort. On a réussi à les surmonter avec beaucoup de travail acharné et peu de panique », conclut Al-Manaoui.
Dalia Farouq - Al Ahram
Louxor, ville fantôme privée de touristes pour cause de révolte.
Flâner seul dans le temple pharaonique de Louxor, photographier sans bousculade les sphinx et colonnes de Karnak: un rêve devenu réalité pour les très rares touristes présents, un cauchemar pour les commerçants privés de leur précieux gagne-pain. Hôtels vides, bazar déserté, guides désoeuvrés... Depuis le début de la révolte égyptienne contre le régime du président Hosni Moubarak le 25 janvier, Louxor n'est plus que l'ombre d'elle-même. "Normalement, ce parking est plein de minibus", se désole Moussa Ebrahim devant l'entrée du temple de Louxor, sous l'oeil endormi d'un gardien avachi sur sa chaise. "Economiquement, c'est grave. Les agents de voyage ne travaillent plus, personne ne vend plus rien", souffle ce guide. "Espérons que le dictateur partira et que les touristes reviendront", commente-t-il en tirant sur sa cigarette estampillée Cleopatra.
En cette saison, Louxor (sud) affiche habituellement complet. Mais le mouvement populaire contre le régime et les violences à travers le pays ont fait fuir les vacanciers. Aucun charter n'atterrit plus à l'aéroport. Le long du Nil, des dizaines de bateaux de croisière sont à quai.
Du jamais vu depuis 1997, après le meurtre à Louxor d'une soixantaine de touristes par un groupe islamiste. La traversée du désert avait duré "quelques mois", se souvient Moussa Ebrahim. Seule dans les ruines du temple avec quelques autres touristes égyptiens, la famille de l'Américaine Marie Jo Wolszon jubile. "C'est le meilleur moment pour visiter cet endroit!" s'exclame la touriste originaire du Minnesota, venue rendre visite à sa fille installée au Caire avec son mari. "Je n'ai pas eu peur" dans la capitale, malgré les grandes manifestations. Quant à Louxor, "c'est magnifique", et "nous sommes les seuls dans notre hôtel", dit-elle, tandis que ses petits-enfants admirent les hiéroglyphes.
A quelques encablures, dans le bazar, les échoppiers jouent aux échecs en attendant meilleure fortune. Les étals regorgent de pyramides en cristal, de papyrus et autres porte-clés pharaons. Mais dans la longue ruelle ombragée baignée d'un lourd parfum d'épices, pas un touriste en vue pour marchander. "Je suis prêt à casser mes prix", promet Pascal Mahouid devant sa boutique de souvenirs. "Cela fait quinze jours qu'il n'y a pas de business, c'est dur". "Ce qu'ils font, c'est bien pour nos enfants", dit-il des protestataires de la place Tahrir, au Caire, épicentre de la révolte. "Mais ici on ne veut pas manifester, ça fait fuir les touristes".
Sur la route menant au temple de Karnak, l'un des plus célèbres sites de l'ère pharaonique, un char de l'armée veille. Des manifestations de centaines de personnes ont eu lieu à Louxor contre le gouvernement, mais aucun incident grave n'a émaillé les rassemblements, selon des témoins. Seules les vitres cassées de la bibliothèque publique, parrainée par Suzanne Moubarak, l'épouse du président, témoignent ouvertement de la grogne locale. A l'entrée du site de Karnak, le guichetier sursaute à l'arrivée d'un visiteur. Il n'a vendu que 40 tickets aujourd'hui. Au pied d'une obélisque, Michael Mueller, 41 ans, et sa femme, Lisa, 25 ans, savourent le silence du lieu, d'habitude noir de monde.
Arrivés fin janvier en Egypte, ces touristes suisses, "activistes politiques" déclarés, montrent plus d'enthousiasme encore pour la cause des protestataires que pour les beautés du pays. Début février, "nous étions à Hourghada (station balnéaire de la mer Rouge) et nous sommes retournés au Caire pour voir ce qui se passait place Tahrir", explique Lisa, même si "ma mère voulait que je quitte le pays". "Nous irons peut-être à Assouan demain. Mais mon coeur est au Caire", confesse Michael. AFP
Les voyagistes français ont suspendu leurs départs jusqu'au 21 février. Les vols secs sont maintenus.
Transavia a annulé ses vols du 19 et 26 Février !! (Louxor et Hurghada). .
Infos glanées sur l'excellent site que Pascal a mis en place pourMohamed, le gite hotel Gezira à Louxor
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